Vous ne vous sentez guère valorisé par vos prestataires de services et fournisseurs? Vous avez le sentiment que l’ère du client roi est révolue, voire oublié? Alors ce petit extrait de vie quotidienne va peut-être vous amuser.
Il y a quelques jours, ma société de télésurveillance est venue chez moi procéder à la vérification du matériel, vous savez toutes ces petites choses qui sont censées empêcher les voleurs de s’introduire chez vous et de mettre à sac votre domicile en votre absence (ou même pendant votre sommeil, parfois).
Tout s’est passé pour le mieux, les batteries ont été changées et le matériel semblait fonctionner à merveille. Mais alors que le technicien était sur le point de remballer son matos, je me suis soudain rappelé un incident qui avait eu lieu une dizaine de jours auparavant. Mon radar s’était déclenché et j’avais reçu un appel de la télésurveillance. Comme j’étais sur le point de rentrer chez moi, j’ai choisi de constater moi-même qu’il s’agissait juste d’un déclenchement intempestif. Mais muée par une inspiration soudaine, j’ai alors demandé au technicien à la charge de qui aurait été l’intervention si la société avait dû venir vérifier que quelqu’un ne s’était pas introduit chez moi sans y avoir été invité. « Vous », me répond-il comme si c’était tout à fait naturel.
Stupéfaction de la pauvre cliente: je paie un abonnement mensuel, le matériel est choisi et installé par la société à mes frais et depuis qu’il n’est plus sous garanti, est entretenu par eux également à mes frais. Mais si le radar fait un caprice, c’est à moi de payer la note? « La télésurveillance n’est pas une assurance », me réplique le technicien. Après quelques palabres, je finis par lui décréter: « la vérité est que vous préférez faire supportez à vos clients le risque du déclenchement aléatoire ». Comme il n’est pas complètement obtu et que je le connais depuis longtemps, il a fini par reconnaître non seulement que c’était vrai, mais en plus que si je réclamais, l’intervention en question ne me serait pas facturée. On retombe encore sur cetta fâcheuse habitude prise par beaucoup de sociétés: on facture abusivement, ceux qui râlent s’en sortent, mais on a tout de même encaissé les sous de ceux qui sont trop occupés (ou épuisés) pour grogner.
Chacun de nous possède pourtant une petite parcelle de pouvoir, en tant que consommateur mais aussi par sa force de travail. Le système ne peut pas fonctionner sans nous, alors ne nous laissons pas faire. Et souvenons-nous que l’union fait la force.
Le client roi est mort… Alors vive le client roi.