J’adore les journaux anglais . Lorsque j’ai la chance d’être à Londres –pour une grosse quinzaine de jours chaque année- j’en dévore plusieurs quotidiennement. Et avec encore plus de voracité, les suppléments du week-end. Récemment dans l’un de ceux de The Independent, je suis tombée sur un article, qui mettait en scène une vedette insolite : un supermarché, non pas de Grande Bretagne, mais du Nord de la Californie.
Tel un improbable trait d’union entre la période hippie et la grande vague écologique du millénium, la Rainbow Grocery pratique depuis 1975 la vente en vrac et offre notamment à ces clients la bagatelle de… 370 sortes de thé. Plus qu’un mode d’achat, c’est une philosophie et un modèle économique qui se cachent derrière ce supermarché d’une banlieue modeste de San Francisco. Car si un parking borde bien les murs du Rainbow Grocery… Ce sont les vélos plus que les véhicules à quatre roues qu’il est conçu pour accueillir. L’antivol étant fourni par la maison. L’éclairage artificiel est limité dans la journée, des panneaux solaires ont récemment été installés et les produits frais vendus dans le magasin proviennent évidemment d’exploitations des environs.
Structurellement, Rainbow Grocery est une coopérative dont certains des 260 membres admettent la lenteur du processus de décision. Faire fonctionner ce type d’organisation est un challenge quotidien, même si la boutique est tout à fait rentable et dégage des bénéfices substanciels. Rainbow Grocery possède en tout cas le mérite d’offrir une alternative à la grande distribution omniprésente dans nos quotidiens. Et il semble que de telles coopératives locales existent également en Grande Bretagne, comme Infinity Foods à Brighton et Unicorn Grocery à Manchester. Si vous en connaissez en France, je suis très intéressée .